Pauline Thullier-Girard >>

de Sherif Awad



Pauline Thullier-Girard

Elle est l’auteur de “Compte à rebours et lèvres intempérées”, 2014  (Bibliothèque Nationale de France) et la réalisatrice/comédienne de “MA POTE”, 2019 (YouTube).
En cours : production 1er saison d’une web-série / publication recherche anthropologique (mémoire de recherche / Sorbonne)
Aussi, Pauline Thullier-Girard
Autre : Scénariste, comédienne “LA ROUE TOURNE”, 2013, soutenu par la DRAC Alsace et Vidéos Les Beaux Jours, sélectionné au Festival Entrevues,
Scénariste, réalisatrice “CADAVRE EXQUIS”, 2014, soutenu par la DRAC Alsace et Vidéos Les Beaux Jours, 
Et scénariste “TITRE CONFIDENTIEL”, 2017, Images 30 Production (long-métrage)
Et Silhouette Cinéma/TV

J’ai été inspirée par les livres très jeune : d’abord par l’aspect. J’ai écrit des histoires avant même de connaître la graphie, en gribouillant dans des carnets. La création de personnages, l’encre sur le papier, la réalisation concrète d’une idée abstraite, m’ont intéressé depuis le plus jeune âge. L’univers du son et de l’image m’ont été instaurés par mon professeur de musique et mon frère.
-En ce qui concerne le cinéma, durant mon enfance, mon idole était Nicole Kidman. Je regardais surtout des cassettes. Nous étions en vacances chez mon grand-père, et je voulais regarder en boucle les films où elle jouait lorsqu’elle était jeune (Skin Deep, Bush Christmas…) : j’étais très moquée à cause de mes cheveux blonds et extrêmement frisés : son personnage m’avait alors marquée. Je devais avoir une dizaine d’années tout au plus. On aime un art car il nous touche individuellement. On devient artiste quand on se sent rendre la pareille.
-«Artiste» n’est pas un métier : par définition, je ne pense pas que cela s’apprenne. La notion est particulièrement erronée si l’on parle de littérature ou de cinéma. Je n’ai pas étudié le cinéma à l’université, j’étais très peu présente sur les bancs de la fac durant mes années d’étude en littérature. Vous voulez écrire ? Écrivez. Vous voulez réaliser ? Réalisez. Il n’y a pas d’art pour trouver les moyens nécessaires, il n’y a que passion, travail et concessions. Faites-vous confiance et allez-y.
-Le métier de créateur ne requiert pas de plaire au monde entier, mais de parler à un individu dans le fond de son humanité. On crée d’abord pour être lu, entendu, vu. Comme n’importe quel métier : à quoi bon repeindre un appartement à la perfection si personne n’entrera jamais à l’intérieur ? La reconnaissance est donc absolument primordiale pour atteindre une satisfaction dans son activité.
-Les défis sont extrêmement multiples dans les secteurs créatifs français. Une ambiance politico-médiatique très particulière, une norme de création audiovisuelle, musicale, littéraire, une sélection des auteurs et des artistes sur des critères de sélection arbitraires… Être une femme dans un milieu intellectuel n’est pas un cadeau. Être française non plus. Les français ont du mal avec l’idée que l’on puisse travailler avec plusieurs supports : ils aiment pouvoir vous ranger dans une case. Il n’y a pas vraiment d’art, il n’y a que la monstration de certains arts. Je suis malheureusement très pessimiste sur l’avenir artistique français. L’art suppose une critique, un regard, une conscience différente de notre monde. Aujourd’hui, art et médias semblent marcher main dans la main. On se rend compte que la domination d’Hollywood sur le cinéma français (qui reste un cinéma historique) se mesure surtout aux comportements que l’on retrouve : les français peinent à créer à notre époque : de nouveaux défis de genre et de communication soumettent les créateurs à une uniformisation de leurs propos.
-J’entreprends moi-même mes travaux. L’essentiel dans la création est de ne rien laisser interférer entre votre idée et vous : la création littéraire, cinématographique et musicale requièrent un grand calme et une focalisation permanente sur ce que vous voulez exprimer.
-Je termine actuellement le pilote d’une web série, «Ma Pote» en ligne sur Youtube (présentation de dix personnages principaux en une dizaine d’épisodes pendant un an : mois après mois). Je travaille également sur ma seconde publication : une recherche anthropologique dans le style romanesque.
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